Depuis quelques années, les vidéos en direct sur Facebook se sont imposées comme un canal privilégié pour communiquer, s’informer, débattre et même se divertir. Au Sénégal, ce phénomène connaît un véritable essor. Mais si les lives Facebook démocratisent la parole, ils posent aussi des questions essentielles sur la fiabilité de l’information et les risques de manipulation. Alors, outil d’information ou machine à désinformer ?

1. Un outil accessible à tous

Le live Facebook permet à n’importe qui de diffuser un message en temps réel, depuis un smartphone, sans compétences techniques ni validation éditoriale. Cette facilité d’accès en fait un outil populaire auprès :

Cette démocratisation de la parole renforce le sentiment de proximité et d’authenticité. Cependant, elle a aussi un revers.

2. Une information non vérifiée et virale

Contrairement aux médias classiques soumis à des règles déontologiques, les lives échappent souvent à tout contrôle. L’absence de vérification permet à certaines personnes de :

Les commentaires et partages instantanés renforcent l’effet viral de ces contenus, les rendant difficiles à corriger une fois diffusés.

3. Entre engagement citoyen et monétisation douteuse

Certains lives sont animés par une volonté d’éveiller les consciences et d’informer, mais d’autres sont davantage motivés par la recherche de visibilité et de revenus, notamment grâce à :

Cette logique peut nuire à la qualité de l’information et encourager la désinformation pour générer de l’audience.

4. Comment mieux encadrer ce phénomène ?

Pour que les Facebook Lives restent des outils utiles d’information, plusieurs pistes sont à envisager :

Les plateformes comme Facebook ont également un rôle à jouer en identifiant et modérant les comptes à forte influence diffusant régulièrement de fausses informations.

5. Un usage à double tranchant

Le live Facebook est une innovation qui offre une voix à ceux qui en étaient privés. C’est un formidable levier pour l’engagement citoyen et la liberté d’expression. Mais mal utilisé, il devient un vecteur puissant de manipulation, de panique ou de polarisation.

La responsabilité incombe donc à la fois aux créateurs, aux plateformes et aux utilisateurs. Car entre information et désinformation, la ligne est parfois très fine.